« Ils se prosternèrent, l’adorèrent…
et regagnèrent leur pays par un autre chemin »
 
rois mages
Les mages rentrent chez eux "par un autre chemin", et pourtant  le chemin qui les avait amenés devait bien être le "bon chemin", puisqu'il les avait conduits jusqu'à Jésus.
 
C’était le chemin tracé par une étoile, c’était le chemin de la foi. Mais dans la foi, il n’y a pas d’aller et retour.
 
Jésus trouvé ne se retrouve qu’ailleurs. La foi ne fonctionne pas comme un système clos de va et vient. L’histoire ne bégaye pas et Dieu n’est pas un radoteur. L’histoire ne se répète jamais et Dieu n’est pas le miroir de lui-même.
 
« Voir » Jésus, le trouver, ce n’est pas une fin, c’est un commencement. On ne vient à Jésus que pour en repartir par un autre chemin. Il s’agit moins d’arriver que de partir.

Ce chemin faiblement balisé par une étoile n’était pourtant pas encore devenu une institution. Marcher les yeux en l’air, à tâtons et dans la nuit, n’était pas encore une certitude.

 

 

 

Mais refaire le même chemin, c’était déjà prendre une habitude.
C’était créer un modèle.
Dieu n’a pas d’habitude.
Dieu n’a pas de modèle.

« Un autre chemin », c’est un chemin nouveau, un chemin neuf, un chemin original, un chemin encore inconnu, encore à découvrir, encore à faire, toujours à faire.

Il y a moins le chemin de Jésus que Jésus comme chemin.
Jésus comme route.
Dieu est déroutant.

Et justement le verbe « dérouter » veut aussi bien dire changer de chemin, prendre un autre chemin, que déconcerter, déranger, surprendre.

Dieu est déconcertant.

Jean Debruyne